a comme ancre

Céline Garcia naît en 1958 à Oran.

Découvre très tôt le théâtre insufflé par ses parents :
marionnettes à doigts faites avec des bouchons, simples capsules de bouteilles que Papa vient présenter au pied du lit, grands poèmes déclamés à voix haute par Maman en voiture à l’heure de la promenade dominicale pendant que Papa conduit et que Céline boit cette parole à peine altérée par le bruit du moteur de la 4 chevaux familiale et qu’elle la répercute en écho, à pleine voix portée pour sa mère.

Très tôt, le théâtre va conter.

Quand le bébé pleure, on l’embarque en voiture ou à moto, on ouvre la fenêtre et bébé s’endort ainsi cheveux au vent dans l’air salé du port d’Oran  ET LE GOÛT DE LA MÉDITERRANÉE. Elle garde mémoire de la TRAVERSÉE au moment de la guerre d’Algérie et de cet air du large qu’elle inscrit en elle inaltérablement pendant que ses parents pour éviter le traumatisme de la guerre lui font porter une valisette verte de papier mâché solidifié, comme si l’on partait en villégiature.

On part pour jouer, on part pour de faux. Là où on arrive, il fait froid et vide pour de vrai. Pas de meubles et la mère invente encore la transformation. Elle métamorphose l’unique malle métallique qui a servi au transport de quelques affaires en bureau monumental, luxueux pour l’enfant qui y apprend assis par terre à écrire et lire.

« Grâce au théâtre, j’ai découvert LE TRAIT D’UNION »

L’EAU et la TERRE, elle les retrouvera plus tard à Balaruc les Bains, station thermale du Sud de la France pour laquelle elle concevra un fascicule sur la culture thermale « ELEMENT – TERRE » illustré par le photographe J.C Martinez . La terre composite, le terroir la fascinent. A Béziers, elle nourrira un attachement pour l’écriture de Marie Rouanet. Et elle s’intéressera plus tard à l’œuvre du Poète François Fabié à l’occasion d’un Colloque qui se déroulera en 2008 à l’Assemblée Nationale.

Elle touche le FEU ibérique, arabo-andalou, Garcia Lorca et la Poésie du Prix Nobel de Littérature Vicente Aleixandre auquel elle consacre sa thèse d’Etat. Théâtre, Littérature comparée, Ecrit, Oral, Musique, Danse, Image… elle aime pluridisciplinarité et transversalité parce que c’est l’AIR libre, le déplacement, le dérangement ,l’hybride et le trait d’union emblématique qu’elle cristallise dans l’art dramatique. 

« Un autre monde est possible , voilà ce que donne le théâtre ; autant que l’espace visuel, c’est le temps que l’on voit partagé », dit-elle. Il ne lui déplaît pas qu’on dise d’elle qu’elle est une Femme de Lettres pour ces deux versants qu’elle concilie : conservation et contestation ; citant Garcia Lorca : « Travailler, travailler comme une forme de protestation ».

La rencontre avec Armand Gatti en 2005 à qui elle consacrera un hommage poétique publié dans un numéro de la revue Etoiles d’Encre et qui rejoindra le rayon Gatti à la bibliothèque de la Comédie Française, sera déterminante dans son affirmation radieuse et atypique du Vivant et du Geste artistique.